Benoît Chieux, Directeur Artistique & Réalisateur
Créer des univers graphiques et réaliser des films
C’est très tôt dans les livres illustrés que Benoît puise son engouement pour les images. Issu d’une famille nombreuse, ses parents attentifs ne manquent pas de l’encourager même s’ils ne sont pas d’un milieu artistique.
Il commence donc le dessin très jeune tout d’abord à l’ESAAT de Roubaix dès la seconde, une école à l’époque plus tournée vers la publicité mais Benoît s’intéresse vite à la section animation qui venait de s’ouvrir. Et quelques années plus tard, au lieu de suivre la tendance pub, il intègre l’école Emile Cohl.
Être D.A/Réalisateur dans le dessin animé
Dès son entrée dans le monde du travail, Benoît intègre les rangs de Folimage et s’y sent très bien puisqu’il a la possibilité de faire du dessin animé et donc beaucoup de dessins. Ce qu’il aime dans le poste de directeur artistique c’est de pouvoir créer des univers graphiques différents à chaque film.
« C’est un poste qui demande une grande culture de l’image. Plus on en connait et plus on devient apte à donner son avis, à faire des choix. »
Le travail de Benoît évolue en fonction des étapes de production d’un film et change souvent. Par moment il fait des recherches graphiques et à d’autres il dessine des story-boards.
Il aime beaucoup son métier et se sent privilégié de pouvoir faire tant de rencontres, de travailler en équipe tout en pratiquant sa profession de cœur.
« Je ne vois pas quels inconvénients je pourrais bien trouver au dessin animé. »
Étant réalisateur, il lui est donné de travailler avec des comédiens, des musiciens ou encore des bruiteurs. Il lui arrive aussi de travailler avec des élèves puisqu’il a enseigné 6 ans à l’école Emile Cohl et est maintenant membre de l’équipe de la Poudrière, école supérieure de cinéma d’animation.
Être réalisateur est pour lui synonyme de curiosité.
Les revenus
Benoît a petit à petit gravi les échelons et estime maintenant vivre d’un salaire confortable même si « j’aurais du mal à vous dire ce que ça donne exactement chaque mois ». Les revenus varient chaque année, mais sont en moyenne de 30000€ par an.
« Bien entendu on rencontre une multitude de problèmes à chaque nouveau projet mais je trouve stimulant d’essayer de les résoudre, c’est une attitude vis- à-vis du métier. Je fais simplement preuve de curiosité. J’aime apprendre. »
Et sa curiosité est vite satisfaite dans un domaine qui bouge constamment depuis 10 ans avec l’arrivée des nouvelles technologies qui ont bouleversé l’animation.
Conseil d’un professionnel
Dessiner, dessiner et dessiner…
Je crois qu’il ne faut pas avoir peur de ses hésitations et de ses doutes, ils contiennent leurs parts de vérité et font partie du processus de création.
Toute forme de dessin, qu’il soit savant ou primitif, contient une part artisanale qui demande un savoir-faire, la maîtrise de ce savoir demande du temps et de la persévérance.
Acquérir cette maîtrise a pendant longtemps été pour moi une lutte et un combat, une course en avant vers le bien fait, vers le résultat. Mais aujourd’hui je découvre un vrai plaisir à jouer avec les maladresses et les imperfections.
En résumé, savoir dessiner m’a demandé une patience infinie pour finalement apprendre que l’essentiel est incontrôlable.