David Sala, Bédéiste

– Tu sembles t’être orienté davantage vers l’illustration de livres pour enfants que la bande dessinée. Pourquoi ce choix ?

J’essaie d’alterner illustration jeunesse et BD adulte, mais c’est vrai que l’un prenant beaucoup plus de temps que l’autre, je suis de ce fait plus présent en jeunesse. Le véritable virage en illustration jeunesse est venu avec La Colère de Banshee : ce texte que Jean-François Chabas m’a écrit a été comme un révélateur. Jusque-là, je ne pensais pas être fait pour ça. Cette histoire m’a poussé à aller chercher des réponses graphiques inconnues, qui pourtant se sont avérées assez naturelles.

-Fais-tu en fonction de ce que l’on te propose, ou bien montes-tu tes propres projets ?

Selon les envies du moment je reçois des textes, ou je propose des thèmes. Féroce, par exemple, est né d’un dessin qui me semblait intéressant à développer, dont Jean-François s’est emparé et à partir duquel il a écrit ce superbe texte. Mais il m’arrive également de soumettre à mon éditrice des projets comme celui sur lequel je travaille en ce moment, l’adaptation d’un classique, La Belle et la bête.

-Peux-tu décrire une journée de travail type ?

Le travail d’un illustrateur n’a rien de spectaculaire : je passe le plus clair de mon temps à ma table à dessin. Mais ce n’est que la partie visible, le plus gros du travail se passe ailleurs. En effet, je ne cherche pas en dessinant, mais je dessine et peins seulement quand j’ai trouvé l’angle ou la direction que je dois prendre. Le reste, c’est beaucoup d’heures passées à tenter de retrouver l’émotion d’une vision parfois fugace.

-Abordes-tu différemment un texte pour la jeunesse et un scénario pour une BD adulte ?

J’aborde le travail de la même manière, me semble-t-il, mais je n’interroge pas la même partie de ma sensibilité. C’est le positionnement émotionnel qui définit la manière dont je vais aborder mon sujet.

Entretien réalisé en mars 2014